Nos montagnes ne sont pas constituées uniquement de roche et de glace, mais elles renferment également des rêves et des désirs. Depuis vingt ans, le dégel permanent du permafrost qui relie les Alpes provoque une multiplication des éboulements. L’été 2018 a connu des records de chaleur, les températures du sol atteignant des niveaux jamais observés auparavant.

Ces problèmes jusqu’alors inconnus suscitent des inquiétudes au sein de la population : crêtes instables entraînant la mort de dizaines d’alpinistes chaque année, parois rocheuses s’effritant provoquant des mouvements de terrain et des inondations dans les vallées.

Notre intention est de créer un lien entre les variations climatiques de plus en plus intenses et fréquentes et l’évolution rapide des usages de notre société. C’est pourquoi nous nous sommes intéressés à la complexité et à la diversité des formes singulières des flocons de neige lors de leur chute.

À travers cette arche, nous souhaitons contribuer à la préservation de la montagne et proposer un lieu d’accueil et de sensibilisation à l’importance du climat alpin.

La collecte d’eau de pluie en été permet d’alimenter un réservoir, qui sera utilisé en hiver pour nourrir le glacier et le préparer aux étés plus chauds. Cette eau sera également utilisée tout au long de l’année pour la construction des différents plateaux de l’arche. Grâce à un ingénieux système de circulation et de cycle de l’eau, l’arche, située entre les deux versants du Mont Cervin, tire parti de la diversité des conditions de température et d’humidité pour générer des structures glacées multiples.

Ces espaces glacés, avec leurs caractéristiques structurelles et esthétiques uniques liées aux conditions climatiques, conditionnent les usages qu’ils accueillent. Au fil du temps et des variations climatiques, certains espaces se figeront dans le temps tandis que d’autres fondront pour alimenter les espaces futurs.